JOURNEES DE RENNES SEPTEMBRE 2013

Publié le par a-traverschamps

Conclusion de la journée de Rennes

Sur l’autisme organisée par l’association Dana et l’association underground Bénoi-Anamaria

Le Samedi 28 Septembre 2013

Journée organisée sur un centre social style maison des associations soutenue par la Mairie fortement engagée sur ce territoire. L’accueil de celui qui cherche une place, ou sa place, ne peut se faire que par surface d’inscription possible. Ça demande du préalable, du soutien, quelle autre fonction de l’état que de soutenir un possible engagement citoyen pour ces membres, c’est-à-dire de participer à la vie de la cité.

 Pour le sujet autiste mettre son corps en mouvement témoigne d’un rapport cassé à l’Autre en rupture de corps à corps. Mettre en question l’autisme par les temps qui courent c’est interroger comme l’a proposé Chavaroche en première partie de journée la question de la modernité. Y a-t-il un effet de mode, de quoi l’autisme est-il l’étendard ? Des questions se soulèvent comme un peu de poussière qui nous aveugle pour y voir plus clair ensuite. L’autisme semble servir à quelque chose, est-il un instrument. Le matin fut le temps des questions, l’après-midi celui des réponses, et entre temps des respirations de jardin, de comptoir.

 L’autisme présente l’humain dans ce qu’il a de plus irréductible, de plus farouche sans concession face au mensonge du langage. Chavaroche nous aura permis en revenant sur les mouvements contemporain de prise de pouvoir de l’économie de marché sur les fonctions d’état, de voir comment il est d’actualité de revenir sur l’effacement de la clinique analytique au profit de la codification des troubles et de leur traitement gestionnaire, comportemental, livré aux évaluations complaisantes et à la satisfaction du client. L’autisme est en effet ce qui pourrait offrir le moins de prise au passé, à la narration, à l’historisation, ce qui renverrait le plus facilement la question de la cause a une objectivation, biologique ou adaptative. Nous sommes en cela près de ce que Gomez nous proposait dans son cheminement poïétique de l’acte qui s’oppose à l’action, de distinction entre l’analogique et le codé, l’analogique suppose d’être engagé du côté des conséquences de l’acte, chacun suspendu à un bien commun qui nous échappe de structure, l’usage du signifiant, qui trou notre histoire, qui ourle nos sentiments, qui truffe nos rêves, et marque nos corps ; alors que le code comme dans l’informatique est ce qui est maitrisé par quelques-uns et assujetti la majorité, c’est un évacuateur d’acte, un commandeur du grégaire.

 Alors l’après-midi la lumière. L’autiste a un corps débranché de l’Autre qui de déambulations en stéréotypies est affecté de répétitions qui secouent son corps de balancement, de gestes brusques, de griffures, d’écarts désespérés d’un possible agrippement. Anamaria avec son association DANA nous présente d’abord qu’il y a quelque chose sur quoi ne pas transiger, c’est la question de l’art, la danse qu’elle pratique est du registre de l’art, Gomez dirait de l’acte, il précipite dans une grande farce dont on ne sait pas comment on sortira, mais à coup sûr, changé. Il ne s’agit pas dans les séances qu’elle anime de thérapie mais d’art. Quel art s’agit-il de pratiquer avec ce sujet, à quel art le convie-t-on à participer ? Ici la danse, dans ce film, nous ne pouvons que constater qu’il s’agit d’entrer dans un corps à corps, où, entre, le vide soit supportable, où entre, du jeu soit possible et avec, un rire, un mouvement de relâchement, une demande de toucher adressée, enfin, le sujet autiste peut demander ! Qu’on s’occupe de son corps, défendant.

Nous avons donc finis sous l’invit d’Anamaria par danser à notre tour, nous les participants de cette journée, à notre tour, pour partir le cœur léger, et les pratiques à venir insufflées. L’autiste nous pousse à inventer des façons de le capturer, ou de le rencontrer, à nous de choisir…

GT pour a-traverschamps

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