JEU(X) et ENJEUX INSTITUTIONNELS

Publié le par a-traverschamps

Bonjour voici, en avant première de notre participation à la prochaine journée de la FIAC qui se tiendra à Auch le 23 Mars 2013, l'argumentaire de la journée. Si vous souhaitez réserver votre inscription, vous le pouvez au secrétariat d'a-traverschamps:
secretariat.a-traverschamps@laposte.net

 

 

 

XXVIIème Journée nationale de Psychothérapie Institutionnelle

JEU(X) et ENJEUX INSTITUTIONNELS

Trouver - Créer - Transmettre
Le coeur de nos pratiques de soin et d’accompagnement

 

"Le soin est une sorte de pli, de décision éthique, de persévérance".
Jean Oury, Blois, Mars 2009.


La pensée, les idées, les récits, les rêveries, sont certainement ce que nous avons de plus précieux pour tenir dans nos pratiques auprès de ceux que nous accompagnons pour les aider à "être là". Mais c'est aussi ce que nous avons sans doute de plus fragile.
Nous voyons combien aujourd'hui nos pensées sont menacées d'être enfermées dans des mathématisations scientistes, des formules langagières toutes faites, des dispositifs se vou-lant opérationnels,. dans du"prêt à communiquer'',dans des idéologies du contrôle, de la mesu-re, de l'évaluation, de la norme.
Or, l'histoire de la psychothérapie institutionnelle nous l'a appris, c'est dans ces périodes de fermeture de l'histoire qu'il faut inventer, créer, rêver...
Dès lors et dans le contexte actuel, où et comment, peut-on ''trouver'' les ressources pour lutter et résister, préserver la clinique; pour maintenir vivante une éthique du soin? Nos établissements psychiatriques et médico-sociaux offrent -ils encore la possibilité d'un travail institutionnel avec ses espaces potentiels de rencontre, d'invention, de créativité? La rêverie, le jeu, sont-ils d'actualité?
Le quotidien peut-il être toujours porteur de trouvailles, de circulation, de « bricolages », mais aussi d'engagements individuels et collectifs autorisant l'accueil de l'autre, de sa souffran-ce, de sa singularité?
A ceux qui pourraient croire que « ce n'est pas sérieux », on rappellera avec Winni-cott, qu'il n'y a rien de plus sérieux que le jeu; que , justement ,nombre de personnes que nous accompagnons souffrent d'une défaillance du transitionnel qui altère gravement leur rapport à la réalité. On soulignera avec Lacan qu'il est central de favoriser l'émergence de suppléances, nécessaire de jouer des semblants et de fabriquer des ''praticables''... On rappellera aussi avec Bion combien la « rêverie » n'est pas cette fuite de la réalité dans des chimères ( les »doux rê-veurs » que stigmatisent les gestionnaires « sérieux »), mais la condition même pour pouvoir penser: penser l'impensable de la souffrance de l'autre.
Le mouvement de psychothérapie institutionnelle a forgé et transmis des outils per-mettant ce travail de mise en pensée, de mise en circulation.
Mais peut-être faut-il rappeler, encore et encore, que » la psychothérapie institutionnelle, ça n'existe pas », qu'il faut l'inventer chaque jour, l'inscrire dans une perspective créatrice, soute-nue par de nécessaires articulations aux contextes économique, politique, sociétal; Que ses ou-tils doivent être affûtés régulièrement, selon le moment, la situation, ou ils seront utiles.
La transmission se situe dans cet espace où l'histoire et les concepts de la psychothé-rapie institutionnelle doivent être « à la fois mémoire …. mais aussi appel, signe... appel à in-venter, à créer... »*. Pour cela, loin de toute forme de « prêt -à -penser », il nous faut peut-être concevoir la transmission dans une perspective plus transversale, et réhabiliter la fonction de « l'apprendre »à partir de la banalité du quotidien, des « petits riens », des « courants d'air »dont parle Pascale Molinier*.
Transmettre serait alors s'emparer de ce que d'aucuns inventent dans leur coin, de ces « oeuvres » créées au plus profond de situations apparemment désespérées... En faire de nouveaux récits , ouvrir chez d'autres l' espace du rêve, parvenir à une clinique de l'ordinaire, avec ses surgissement d'inattendu et ses « hasards de la rencontre » ,dont parle Jean Oury.
Pourrait-on penser cette journée de réflexion comme une »foire aux idées et aux pratiques », où chacun pourrait apporter les siennes et se saisir de celles des autres, dans un jeu permanent de questionnements réciproques: « Et chez toi, qu'est-ce-qu'il se passe? »
* Jean-Bernard Paturet: Qu'est-ce qu'un Héritage? Revue EMPAN n° 68 ed. ERES
* Pascale Molinier: « les courants d'air », revue « Institutions »No 49

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